RENDEZ-VOUS N°6 : POINT MARCHE SPECIAL MAÏS

Le Tour de France Piloter Sa Ferme reprend du service ! En 2019, nous sillonnions les routes de France pour partir à la rencontre de nos agriculteurs. Avec le contexte actuel, cet événement dédié à nos abonnés revient en 2020 en format 100% digital : 7 visioconférences autour de 7 thèmes d’actualité. Notre objectif ? Apporter aux agriculteurs les informations et les conseils dont ils ont besoin. Du 26 mai au 17 juin, nous vous donnons rendez-vous sur le blog Piloter Sa Ferme pour vous partager l’essentiel des informations échangées lors de ces visioconférences.

Pour ce dernier rendez-vous, les équipes Piloter Sa Ferme se sont associées à Adrien DECLERCQ, responsable commercialisation, coopérative LURBERRI, et Constant THIROUIN, 17 années en qualité de Trader chez CARGILL.

 

Comment va s’organiser le marché de la première céréale cultivée dans le Monde ?

 

De nos jours, la production de maïs varie entre 850 millions et un milliard de tonnes par an dans le monde. Les plus gros producteurs sont, entre autres, les Etats-Unis, la Chine et l’Europe. Les Etats-Unis produisent en moyenne 400 millions de tonnes de maïs chaque année alors que la France en produit entre treize et quinze millions. Au niveau Européen, depuis quelques années, on note la montée en puissance de l’Ukraine qui est devenue un des principaux pays compétiteurs de la France dans cette branche.

Les trois plus gros consommateurs de maïs au niveau mondial sont les États-Unis, avec 321 millions de tonnes par an, la Chine, avec 275 millions de tonnes par an et l’Union Européenne avec 87 millions de tonnes par an. Le poids des importations et des exportations de ces gros faiseurs est l’élément principal qui agit sur la fixation du prix de la première céréale cultivée dans le monde. Par exemple, la part importante que représente la consommation chinoise et les tensions commerciales qui sont apparues entre les États-Unis et la Chine ont aujourd’hui un impact important sur l’ensemble du marché mondial.

Outre la consommation domestique, le maïs est aussi utilisé dans le cadre industriel. Depuis le début des années 2000, on assiste à une hausse de la consommation d’éthanol, entre autre aux États-Unis. La crise 2020 du COVID-19 a provoqué une chute vertigineuse de cette production américaine, établit à une baisse de 84%, contrairement à la production européenne, moins impactée avec une baisse de seulement 10%.

Cet écart de baisse de production entre les États-Unis et l’Europe s’explique en partie par la diversité des activités européennes. L’Europe se positionne à la fois sur le marché de l’alimentation animale mais également sur le marché industriel, avec différentes unités de transformation : la semoulerie, l’amidonnerie et l’éthanol. Cette diversification permet à l’Europe de limiter les impacts de la crise actuelle.

 

Le marché français

En France, sur les 2.8 millions d’hectares de production de maïs, la moitié est dédiée à l’ensilage et l’autre moitié est dédiée au maïs grain. Cette production se concentre majoritairement dans le sud-ouest, particulièrement dans les Landes et les Pyrénées Atlantique.

La filière « semence » est aujourd’hui considérée comme une excellence française. En effet, la France produit 45% des semences commercialisées en Union Européenne. Ce sont près de 3 300 agriculteurs et trente quatre usines de production de semences présents sur tout le territoire. Avec 1 900 variétés produites chaque année, cette expertise se doit d’être valorisée et conservée, d’autant plus dans un contexte sans OGM en Europe. Par ailleurs, cette excellence se confirme par une balance commerciale de plus de 400 millions d’euros, un résultat très largement excédentaire.

Compte tenu des enjeux auxquels est confrontée la France, il est donc apparu nécessaire de faire la promotion du maïs français et de ses différentes utilisations.

 

Mais qu’en est-il des tendances entre la France et l’Europe ?

Ces 10 dernières années, l’Europe a affiché une augmentation de 14% de sa production de maïs quand la France a subi une baisse de 9%. Cet écart est à mettre en perspective des résultats de l’Ukraine qui, dans la même période, a triplé ses chiffres. Cette montée en puissance ukrainienne a mis en évidence une perte de compétitivité française.

En effet, la France doit faire face à certaines faiblesses telles que sa compétitivité liée aux coûts de production, aux coûts de transport, ce qui limite sa capacité d’export en comparaison à ses voisins européens. Elle doit également assumer le peu de débouchées industrielles au sein de son territoire qui ont tendance à se réduire plutôt qu’à augmenter.

Mais la filière Française peut compter sur ses atouts tels que sa flexibilité logistique, la traçabilité, la garantie d’une production sans OGM et pour finir une production excédentaire, dans un contexte Européen plutôt déficitaire.

 

Quelles sont les perspectives du marché ?

Actuellement, les surfaces de production affichent une tendance à la hausse au niveau mondial. En France, alors que nous assistions à une baisse des surfaces depuis deux ans, les chiffres sont désormais positifs avec une stabilisation autour de la moyenne affichée ces dix dernières années.

L’Ukraine semble se diriger vers un nouveau record de production cette année, ce qui induit une hausse des exportations. Cette perspective représente un danger pour la France qui risque de subir la compétitivité de l’Ukraine et le poids de sa production sur le marché. Enfin, la situation semble s’annoncer complexe pour les États-Unis mais la taxe à l’import pourrait limiter le risque de baisse.

L’ensemble de ces éléments amènent l’agriculteur français à se questionner sur sa commercialisation. C’est pourquoi chez Piloter Sa Ferme nous produisons des tendances avec une logique directionnelle des cours et un taux de fiabilité de 80% sur les 41 marchés analysés (sur les zones Europe, Amérique du Nord et Mer Noire). Notre outil a pour vocation d’accompagner l’agriculteur et de l’aider à savoir prendre les bonnes décisions aux bons moments.

 

C’est la fin de ce Tour de France Piloter Sa Ferme 2020. Retrouvez nous prochainement pour de nouveaux rendez-vous et suivez notre actualité en vous abonnant à nos comptes Facebook, Twitter et Linkedin !