Avec les fluctuations constantes du marché agricole, les agriculteurs cherchent à optimiser leurs stratégies de culture pour maximiser leur revenu. L’orge de printemps 2024, une culture cruciale pour de nombreux exploitants, fait face à des défis spécifiques cette année. Sylvain, agriculteur à la Ferme Jesse et co-fondateur de Piloter Sa Ferme, nous éclaire sur les enjeux liés à la date de semis et leur impact sur la rentabilité de la culture.
Mais avant tout, Sylvain rappelle que le revenu d’une culture dépend de 3 paramètres :
- Le volume récolté
- Les charges engagées à l’Hectare
- La valorisation de la récolte
Et, voici comment il analyse ces trois paramètres appliqués à l’orge de printemps 2024 sur la Ferme Jesse :
L'impact de la date de semis sur le rendement de l'orge de printemps 2024
Le dilemme du semis tardif
Semer de l’orge de printemps le 20 mars est considéré tardif dans le calendrier agricole, ce qui peut compromettre le potentiel de rendement.
Sylvain explique que statistiquement, un semis précoce est associé à une meilleure probabilité d’atteindre, voire de dépasser, les rendements moyens. En ayant dû retarder le semis d’orge de Printemps au 20 mars 2024, la Ferme Jesse réduit donc ses chances de réaliser un rendement optimal.
Les conséquences d’un semis tardif
En effet, en semant aussi tard, l’orge de printemps ne bénéficie pas du plein potentiel de croissance. Cette réduction anticipée du volume récolté pourrait affecter directement les revenus agricoles, malgré une gestion agronomique adaptée.
Analyse des coûts et de leur impact sur la rentabilité
Les charges engagées à l’hectare sont un indicateur crucial pour évaluer la rentabilité de l’orge de printemps. À la Ferme Jesse, l’année 2024 présente une tendance à la baisse des charges par hectare, principalement due à une réduction significative des coûts des engrais.
Cette baisse des charges influence directement le seuil de commercialisation agricole : un facteur déterminant pour la rentabilité de la culture.
Evolution des seuils de commercialisation entre 2023 et 2024
En 2023, le coût de production ajusté (BCA) par hectare était de 1557 €, correspondant à un seuil de commercialisation de 268 € par tonne, avec un rendement attendu de 5.8 tonnes par hectare. Cette configuration financière reflète les conditions de marché et les coûts de production de l’époque.
Pour 2024, le BCA a diminué à 1359 € par hectare. Si le rendement reste constant à 5.8 tonnes, cela se traduit par un seuil de commercialisation plus attractif de 224 € par tonne. Cette réduction est bénéfique dans un contexte de marché compétitif et pourrait potentiellement augmenter la marge bénéficiaire. Si les rendements et les prix de vente restent favorables.
Impact du semis tardif sur le seuil de commercialisation
Cependant, un facteur clé à considérer pour 2024 est l’impact du semis tardif sur le rendement. En semant de l’orge de printemps au 20 mars, la Ferme Jesse risque de voir une réduction du rendement en raison du raccourcissement de la saison de croissance. Si le rendement chute à 5 tonnes par hectare à cause de ce semis tardif, malgré la baisse des charges à l’hectare, le seuil de commercialisation augmenterait à 270 € par tonne.
1359 / 5 T = 270 € /t
Cette augmentation du seuil de commercialisation annule les bénéfices de la baisse des charges et met en évidence le défi économique lié au choix du timing de semis.
Maximiser la rentabilité de l'orge de printemps 2024 grâce à Piloter Sa Ferme
Fluctuations du marché de l’orge de printemps.
Les cotations proposées pour l’orge de printemps de la récolte 2024 ont évolué entre
entre 210 € et 270 € la tonne. Un prix payé agriculteur pour des livraison décembre 2024 dans le département de L’Aube.
Stratégies de commercialisation agricole
Avec les données actuelles, il est crucial pour les agriculteurs comme Sylvain de choisir le moment optimal pour vendre leur récolte. A savoir, une zone de prix au-dessus des seuils de commercialisation comme c’est indiqué sur ce graphique. Et, en fin de hausse pour profiter du mouvement de marché.
Les agriculteurs doivent rester attentifs aux évolutions du marché et être centré sur l’objectif de chaque année. C’est à dire : avoir du revenu agricole.
Savoir où l’on en est dans l’atteinte de cet objectif. Et, pouvoir réaliser des simulations de vente lorsque des opportunités sont détectées. Ce sont des éléments clés pour sortir des émotions et prendre des décisions de façons rationnelles.
En suivant de près les conseils d’experts comme Sylvain et en utilisant des outils de gestion agricole comme ceux développés par Piloter Sa Ferme, les agriculteurs peuvent mieux préparer et potentiellement maximiser leur revenu agricole malgré les défis actuels.
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